Debrief de la dernière journée des championnats du monde de cyclisme sur piste 2024.

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Du 16 au 20 octobre 2024, dans la ville de Ballerup située quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de Copenhague, les meilleurs cyclistes du monde se sont retrouvés pour décrocher les 22 maillots arc-en-ciel disponibles. Malgré les nombreuses critiques faites par les coureurs sur le timing de ces championnats, peu de temps les Jeux Olympiques, de superbes performances ont eu lieu et dans certaines disciplines, des athlètes ont pu rentrer dans l'histoire de ce sport. La dernière des cinq journées de compétitions a d'ailleurs donné lieu à des performances inattendues.

L'enceinte de Ballerup Super Arena où ont eu lieu les championnats du monde 2024. (© UCI)

Harrie Lavreysen : le roi incontesté du sprint individuel.

Le cinquième et dernier jour des Championnats du Monde de Cyclisme sur Piste UCI 2024, à la Ballerup Super Arena près de Copenhague, a été marqué par des performances exceptionnelles de plusieurs cyclistes qui ont décroché des titres mondiaux. La journée a vu cinq nouveaux champions du monde couronnés, avec une domination continue des équipes néerlandaise, britannique et danoise, qui évoluait devant son public. Retour sur les événements marquants de cette dernière journée mémorable.

Le moment fort de cette dernière journée a été sans conteste la victoire de Harrie Lavreysen dans le sprint individuel masculin. À 27 ans, le sprinteur néerlandais a décroché son sixième titre mondial consécutif dans cette discipline et son seizième en tout en cyclisme sur piste, confirmant ainsi son hégémonie sur la scène internationale. Face à son éternel rival et compatriote Jeffrey Hoogland, Lavreysen a livré une démonstration de force. Dans une finale disputée en deux manches, il a remporté les deux courses aisément pour s'adjuger la médaille d'or historique.

Lavreysen, dont la domination dans le cyclisme sur piste s'étend sur plusieurs années, a maintenant remporté 16 titres mondiaux au total, un record absolu. Ce nouveau sacre en sprint individuel s'ajoute à ses autres succès sur la scène mondiale, ainsi qu'à ses cinq médailles d'or olympiques, consolidant son statut de légende de la discipline.

« C'est un sentiment spécial de figurer en tête des records de cette discipline, » a déclaré Lavreysen après la cérémonie de remise des médailles. « Chaque année, la concurrence est plus rude, mais j'ai réussi à me maintenir au sommet. Cela signifie beaucoup pour moi, surtout de pouvoir partager ce moment avec mon équipe et ma famille. »

Pour Jeffrey Hoogland, qui a une nouvelle fois dû se contenter de l’argent derrière Lavreysen, la rivalité avec son compatriote reste une source de motivation. « Harrie est un formidable adversaire, et chaque année il repousse les limites de ce sport. Je reviendrai plus fort pour le défier l’année prochaine, » a-t-il confié après la finale.

Harrie Levreysen après son 16^ème titre mondial. (© Royal Dutch Cycling Union)

 La victoire de Julie Leth dans la course aux points féminine.

Dans les épreuves féminines, l’une des plus grandes performances de la journée a été celle de Julie Leth, la Danoise de 32 ans, qui a remporté la course aux points. Ce titre mondial est son deuxième de la semaine, après sa victoire en poursuite par équipes. Leth a brillamment géré une course marquée par de nombreux rebondissements, notamment face à sa principale concurrente, la championne en titre Lotte Kopecky, de Belgique.

La course a été marquée par un duel intense entre Leth et Kopecky, mais c'est la Danoise qui a pris l'initiative avec une attaque décisive dans les derniers tours. Elle a réussi à prendre un tour d'avance sur le peloton, ce qui lui a permis de sécuriser les points nécessaires pour l’emporter. Kopecky, malgré ses efforts pour rattraper le retard, a dû se contenter de la médaille d'argent, trois points derrière son adversaire. Lara Gillespie de la République d'Irlande, complète un podium extrêmement serré avec une médaille de bronze, terminant à un point seulement de Kopecky.

Julie Leth, déjà très appréciée dans son pays, a exprimé sa joie après la course : « C’est une immense fierté de remporter ce titre ici, à domicile, devant mes proches et le public danois. Cette victoire est le fruit de plusieurs années de travail acharné et de sacrifices. »

Mina Sato double la mise en Keirin féminin.

Sur le plan international, l’une des performances les plus marquantes de cette journée est venue du Japon avec la victoire de Mina Sato dans le Keirin féminin. Sato, déjà vainqueur dans cette épreuve lors de la Coupe du monde, a récidivé aux championnats du monde en remportant un deuxième titre consécutif. Spécialiste du Keirin, elle a montré une nouvelle fois qu’elle maîtrisait cette discipline, inventée au Japon à la perfection, devançant ses rivales lors du tour décisif pour s’imposer avec brio.

Ce doublé mondial, qui constitue ses premières victoires sur le plan international confirme la place de Sato parmi les grandes figures du Keirin féminin, et laisse présager d’autres succès dans les années à venir, elle qui n'a que 25 ans.

Mina Sato célébrant sa victoire au Keirin. (© Japan Cycling Federation)

 Le Madison masculin : l’Allemagne termine en beauté et finit avec un titre.

La dernière course de la journée a vu le Madison masculin être remportée par l’équipe d’Allemagne, apportant ainsi une nouvelle médaille d’or à leur palmarès, la première de ces championnats. Cette victoire a permis à l’équipe allemande de clore les championnats sur une note positive, après une semaine plutôt difficile sur le plan des médailles. Le Madison, épreuve de cyclisme sur piste en équipe disputée par deux coureurs par nation, voit les compétiteurs s'alterner pour courir sur une piste ovale, tandis que l'un d'eux se repose sur la bordure. L'objectif est de gagner le plus de points possible en remportant des sprints intermédiaires et en effectuant des relais efficaces, le tout sur une durée déterminée. Cette édition a vu l’Allemagne l’emporter pour la première fois depuis 2019, face à une concurrence acharnée, suivie de la Belgique à la deuxième place, tandis que les Danois, évoluant à domicile, complètent le podium.

Bilan des Championnats : les des Britanniques et néerlandais assoient leur domination, la France peine à exister. 

Au terme de cs cinq jours de compétition, les Britanniques et néerlandais ont confirmé leur statut de puissances mondiales du cyclisme sur piste. Les premiers ont terminé ces championnats avec un meilleur total de 13 médailles, dont 5 en or, tandis que les Pays-Bas en ont remporté 11, également avec 5 médailles d’or, mais avec une médaille d'argent de plus, ce sont bien les bataves qui se trouvent à la plus haute marche du podium final, bien aidé par leur star Harrie Levreysen. Ces deux nations ont dominé une grande partie des épreuves, montrant une fois de plus leur expertise et leur profondeur d’effectif.

Le Danemark, pays hôte, a également brillé avec un total de 7 médailles, dont 4 en or, notamment grâce aux performances exceptionnelles de Julie Leth et Tobias Hansen transcendés par un public au rendez-vous. Ce succès est une grande fierté pour le pays, qui continue de s'affirmer comme une force montante dans le cyclisme sur piste.

A l'inverse, l'équipe française n'a pas brillé. En l'absence du champion olympique de l'omnium Benjamin Thomas, l'équipe de France n'a remporté que deux médailles, une d'argent lors du madison féminin (Victoire Berteau et Marion Borras) et une de bronze lors du Scratch masculin (Clément Petit). Les équipes de sprint ont elles complètement échoués en ne remportant aucune médaille pour la première de l'histoire de ces championnats du monde.